Pedostop

Définitions

Malgré l’absence de violence physique dans plusieurs cas, tout abus sexuel est une forme de violence psychologique et émotionnelle grave.

Les enfants ne peuvent offrir leur consentement à une activité sexuelle en connaissance de cause parce qu'ils ne peuvent saisir la portée des rapports sexuels entre adulte et enfant, ni en prédire les conséquences.

 

1 -  Abus sexuels 

  • OMS 2002 : «Exploitation sexuelle d’un enfant qui implique que celui-ci est victime d’un adulte ou d’une personne sensiblement plus âgée que lui, aux fins de la satisfaction sexuelle de celle-ci».
  • Kempe, 1992 : «Activités sexuelles inappropriées à l’âge et au développement psychosexuel de l’enfant qu’il subit par contrainte, violence, séduction, et qui transgresse les tabous sociaux».
  • Nisse, Gruyer & Sabourin, 1991 : «Un traumatisme sexuel est un choc psychique intense provoqué par le contact avec la sexualité que lui impose un adulte ou par le spectacle de cette sexualité, beaucoup trop violents pour son âge».
  • Les agressions sexuelles se font avec ou sans contact corporel.
  • « Tout abus sexuel est de l’ordre du crime, du trauma, une tentative d’assassinat psychique où l’enfant entre dans une sorte de coma psychique » selon Nisse, 2013.

    Même sans violence physique dans certains cas, toute agression sexuelle est une forme de violence psychologique et émotionnelle grave dans la construction psychique d’un enfant.

     

2 -  Pédophilie

  • Dictionnaire de Psychologie Larousse, 1999 : «Trouble présenté par des adultes (hommes et femmes) cherchant à obtenir une excitation sexuelle en ayant des relations, le plus souvent des attouchements, avec des enfants prépubères, ou en s’imaginant ces relations».
  • Les enfants prépubères et pubères peuvent être victimes
  • «Préférence sexuelle d’un adulte pour un enfant prépubère des 2 sexes», selon l'OMS en 2002.
  • Selon Coutenceau,  2010 : «Est considéré comme pédophile celui (ou celle) qui éprouve une excitation sexuelle pour un corps d’enfant prépubère. On peut donc être pédophile sans être passé à l’acte.»
  • DSM IV - Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders : «Présence de fantaisies imaginatives sexuellement excitantes, d'impulsions sexuelles, ou de comportements, survenant de façon répétée et intense, pendant une période d'au moins 6 mois, impliquant une activité sexuelle avec un enfant ou des enfants prépubères (généralement âgés de 13 ans ou plus jeunes)».
  • Les adolescents de 16/17 ans sont aussi classés comme pédophiles, s’ils ont une préférence sexuelle persistante / prédominante vers les enfants d’au moins cinq ans plus jeunes qu’eux. Cette différence de 5 ans varie selon les pays pour qualifier les actes de pédophilie.

 

3 - Inceste

  • Dictionnaire de Psychologie Larousse, 1999 : «Relations sexuelles entre proches parents ou alliés dont le mariage est prohibé par la loi, par exemple père et fille, mère et fils, frère et sœur, oncle et nièce, tante et neveu»
  • Van Scoyk, Jones, Madonna, 199 : «Confusion des rôles. Ambigüité des liens. Absence de structure familiale délimitée dans les familles incestueuses. Confusion des images parentales». 
  • L’inceste est difficile à définir. Il y a une définition légale, psychologique, sociale, anthropologique.
  • «L’inceste nie la différence et gomme l’unité individuelle au sein du groupe familial» selon Dr Daligand, Dr en médecine et en Droit, car l’enfant incestué est perçu comme «une extension de la chair», une perpétuation du parent agresseur pour former «une seule chair, une seule origine, une éternité» (2012)
  • Selon plusieurs experts dont Cyrulnik, Héritier & Naouri (2010), l’inceste créé «une confusion des rôles. Une ambiguïté des liens dans une famille». Et une «structure familiale floue» selon Legueil (2013). 
  • Dans les situations d’inceste «on ne sait pas qui est qui. On ne sait pas qui fait quoi. Dans les familles incestueuses, la limite entre l’affectivité et la sexualité n’est pas claire». (Héritier, 2010)

La prohibition de l’inceste est un tabou psychique et social. 

 

4 - Il existe diverses formes d’abus sexuels envers un enfant ou exigées d'un enfant

Gabel, 1992 cite « le délit peut prendre différentes formes : appels téléphoniques obscènes, outrages à la pudeur et voyeurisme, images pornographiques, rapports ou tentatives de rapports sexuels, viol, inceste ou prostitution des mineurs »

André Ciavaldini (Docteur en psychopathologie Clinique) et Marie Choquet (épidémiologiste et directeur de recherche à l’INSERM) poursuivent dans Conséquences des maltraitances sexuelles. Reconnaître, soigner, prévenir. (2003). Quelles sont les données épidémiologiques concernant la maltraitance sexuelle et ses conséquences sur la santé ?

« Cette exploitation s’appuie sur la notion d’abus et comprend un certain nombre d’attitudes :

-abus sans toucher : exhibitionnisme, voyeurisme, propos obscènes, utilisation de médias pornographiques en présence d’un enfant…

-abus avec toucher sans violence : toucher sur les parties génitales ou les zones érogènes (caresses, masturbations, attouchements avec pénétration, relations sexuelles complètes, etc.)

-abus avec violences entraînant des lésions de gravité variable : viols, exploitation sexuelle à des fins de prostitution ou de pornographie… ;

-attitudes de type malsain : conduites sexualisées, climat à tonalité sexuelle, actes, gestes incitant l’enfant à avoir des conduites sexuelles avec un adulte ».

On observe donc:

  • appels téléphoniques obscènes
  • violence sexuelle verbale : propos humiliants, dévalorisants sur la sexualité / les organes sexuels. 
  • voyeurisme 
  • présentations d’images / films pornographiques 
  • rapports ou tentatives de rapports sexuels (anaux, buccaux, vaginaux) 
  • prostitution des mineurs 
  • attouchements 
  • masturbation forcée
  • fellation (méthode pour calmer / endormir les bébés, dénoncée par Dr P. Bernard en 1886) 
  • exhibition de relations sexuelles devant un enfant
  • exhibition des organes sexuels
  • nursing pathologique: les enfants sont victimes d'agressions sexuelle pendant les soins qui leur sont attribués. 
  • attentat à la pudeur (tout acte obscène sauf le viol, à Maurice) 
  • inceste
  • viol : qui n'est pas précisément défini dans le code pénal mauricien. Selon l'article 332 code Pénal français, le viol est ‘tout acte de pénétration sexuelle de quelque nature qu’il soit’ 

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