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Face à un abus, que faire? Ecouter, Croire, Protéger et Signaler

Un enfant est victime d'agression sexuelle. Ou vous êtes actuellement ou avez été victime. Que faire?

 

1 - Un enfant ou adolescent vous dit ce qu'il subit ou a subi comme agression sexuelle. En mots, en actes ou en dessins.  Voir la rubrique: Conséquences.

  1. Il est capital d’écouter l’enfant, de lui montrer qu'on est attentif a ses paroles et qu'on le prend au sérieux. C'est important de poser des questions ouvertes du style : "Veux-tu m'en parler plus?" Le laisser raconter dans ses mots, sans lui suggérer des actes, des phrases.
  2. Il est primordial de le croire. Un enfant n'a pas la maturité psychique pour inventer les actes d'agression sexuelle qu'il mentionne, mime ou dessine. S'il dit ce qu'il subit, c'est pour être protégé. Pour Sabourin (dans Gabel, 1992) "la parole a valeur d'appel au secours".
  3. Ne pas minimiser l’acte d'abus qui est un traumatisme. Un baiser forcé, un attouchement, toute forme d’abus sexuel est grave et a des conséquences importantes dans la vie de tout enfant victime.
  4. Dire à l’enfant qu’il n’est pas coupable, ni responsable de ce qu'il a subi. Ce n’est pas de sa faute. Les enfants sont très vulnérables et on ne peut pas leur imposer et s' attendre à ce qu'ils puissent se protéger, refuser les actes subis, crier ou se défendre. De plus dans 90 % des cas, l'agresseur est un proche. De plus un mécanisme de défense va se mettre en place souvent chez la personne victime, de manière automatique et inconsciente, par protection, par la sidération. "L'agresseur qui isole, terrorise la victime va créer chez elle un sentiment de frayeur, de perte de repères, parfois même un sentiment de danger de mort qui la sidère. Cette sidération qui empêche de contrôler le stress extrême éprouvé et le cerveau va disjoncter puisqu'il ne parvient pas à moduler la réponse émotionnelle" selon Salmona, 2014. La victime sidérée ne peut plus réagir, se défendre, crier ni s'enfuir. 
  5. Tenter de garder son calme, même si c'est difficile. Tenter de ne pas trop montrer à l'enfant que vous êtes choqué , bouleversé  ou en colère car l’enfant risque de se sentir coupable et risque de ne plus rien dire pour éviter de peiner ses parents/ adulte responsable en qui il a confiance.
  6. Lui dire que tout acte d'agression sexuelle est illégal. Que ce que cette personne a fait n’est pas bien. Qu’il/elle n’a pas le droit de le faire.
  7. Lui dire qu’il est capital de le protéger de cette personne. 
  8. Dissocier l'agresseur de ses actes : ce que l’agresseur a fait n'est pas bien mais si c’est quelqu'un que l'enfant aime (dans plus de 90% des cas), il l’aime et c’est compréhensible mais ses actes sont condamnables.
  9. Envisager une prise en charge sociale, psychologique, légale et médicale (pédiatre de l’enfant, médecin généraliste/légiste qui s’y connait.). Coordonnées dans la rubrique: Accompagnement.
  10. Si l’enfant vous demande de garder le silence, dites-lui que vous comprenez qu’il ait peur, mais que vous êtes là pour l’aider. Expliquez-lui que ce qu’il vous a dit est trop important pour que vous gardiez le silence et que c’est le silence qui permet à la personne qui l’agresse de continuer ses gestes et que ceux-ci doivent s’arrêter.
  11. Signaler l'abus/ Porter plainte 
  • Au Child Development Unit (CDU) du Ministère de l’Egalité du Genre, du Développement de l’Enfant et Du Bien- être de la Famille. Téléphone : 113

         -M.Sudesh Tauckory : 52 51 95 01. Responsable des CDU de Bell Village, Rose-Belle, Bambous et Vacoas

         -Mme Vandanah Jodhoa : 59 42 65 47- bureau : 242 10 10.  Responsable de Flacq et Goodlands

  • Au Bureau de l’Ombudsperson for Children, juste après avoir appelé le CDU, notamment si la situation reste inchangée. Cette instance est tenue de mener une enquête suite aux plaintes qui y sont déposées. Cette instance travaille en collaboration avec le CDU. Téléphone: 454 30 10
  • Police : Téléphone: 148-999 ou police de la localité. Appeler le Information Room de la Police, aux Casernes centrales, où les appels sont enregistrés. 208 0034-208 0035
  • Brigade des Mineurs : Téléphone:  213 40 93

          Un enfant victime n'a normalement pas besoin d'un avocat pour une plainte, car il est victime. Il est cependant conseillé d'y avoir recours pour la prise en charge pendant la rédaction de la plainte. Pédostop peut aider les personnes ayant besoin d'aide financière, en prenant en charge une partie des honoraires des experts légaux, en privilégiant ceux qui travaillent de manière régulière avec l'association et/ou connaissent bien la problématique des violences sexuelles.

 2 – ADULTE: vous êtes ou avez été victime  

  • La parole libère. Il importe de briser le silence, briser ce lourd secret. La prise en charge psychologique est importante.
  • La réintroduction de la LOI qui régit la société, et non la loi de la famille ou de l'institution, est très importante. Les délits et crimes sexuels ne SONT PAS PRESCRIPTIBLES A MAURICE : vous pouvez porter plainte A TOUT MOMENT, même plusieurs années après les faits. Cela aide à entamer le processus de réparation et permet de mettre fin aux pratiques des pédocriminels.

 

 

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