LES VIOLENCES SEXUELLES TOUCHENT TOUS LES MILIEUX SOCIAUX.
LES AGRESSEURS SONT DANS PLUS DE 90% DES CAS, DES PERSONNES ISSUES DU 'CERCLE DE CONFIANCE' DE L'ENFANT.
A Maurice: les agressions sexuelles sur les enfants sont rapportées au Child Development Unit (CDU) qui est l'instance de protection de l’Enfance dépendant du Ministère de l'Egalité des Genres, du Développement de l’Enfant et du Bien-être de la Famille.
Le nombre d’enfants victimes d’abus sexuels signalés en:
- 2010 : 317
- 2011 : 302
- 2012 : 319
- 2013 : 392
- 2014 : 445
- 2015 : 428
- 2016 : 352
- 2017 : 260
- 2018 : 361
- 2019 : 456
Ces chiffres sont nettement inférieurs à la réalité.
De nombreuses agressions sexuelles ne sont pas signalées par honte, par culpabilité, par déni, par peur des représailles ou de ne pas être cru, par tabou social, par pression sociale, etc. A Maurice et ailleurs.
En 2012 et 2014, des enquêtes menées par des psychologues dans des collèges révèlent que :
- En 2012, sur 853 élèves de secondaire, 79 % disent avoir été confrontés à la violence, 9 % à la violence sexuelle.
- En 2014, sur 207 élèves de 15 à 18 ans, 67 % disent avoir été victimes de violence, dont 3 % de violence sexuelle.
- En 2015, sur 123 élèves de secondaire, 70 % disent avoir été victimes de violence, dont 2.4 % de violence sexuelle.
Selon la Mauritius Family Planning and Welfare Association en décembre 2016, 500 nouveaux cas par an sont rapportés.
Dans le monde:
Selon une enquête en mars 2015 de l'Association Mémoire Traumatique et Victimologie, avec le soutien de l'UNICEF France:
- 1 femme sur 5 et un homme sur 14 ont subi des violences sexuelles
- Dans 81% des cas, les victimes sont des mineurs
- 1 victime sur 2 a subi les premières violences sexuelles avant 11 ans
- 1 auteur des agressions sur 4 est un mineur. Selon Dr Lemitre en avril 2016, ce ratio serait d'un sur 3.
- Dans 94 % des situations, les agresseurs sont des proches
- "Quel que soit l'âge des victimes, les résultats de l’enquête indiquent donc que les sphères familiales et amicales constituent le contexte le plus favorable aux violences et le plus grand réservoir d'agresseurs. Ce sont les enfants qui courent le plus de risques de subir des violences sexuelles, et c'est au sein du foyer que ce risque est plus élevé."
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Environ 20% des femmes, et 5 à 10% des hommes, disent avoir subi des violences sexuelles dans leur enfance (OMS, 2010)
- Une femme sur 10 de moins de 20 ans a subi un rapport ou un acte sexuel forcé (UNICEF, septembre 2014)
- 80% sont des victimes d’inceste. Goddard en 2013 parle du mythe de la maison qui serait «best/safest place », vu que les violences sur les enfants sont en grande majorité intrafamiliales.
- 45% des violences sexuelles concernent des enfants de moins de 8 ans (Salmona, 2014)
- Age des victimes (Observatoire National de l’Action Sociale Décentralisée, ODAS) :
- 30% moins de 5 ans
- 36% entre 6 et 11 ans
- 34% entre 12 et 14 ans
- 8 fois sur 10 l’enfant est victime d’abus sexuels répétés (ODAS)
- Le risque d’agressions sexuelles chez les handicapés est multiplié par 3 (Salbreux & Charmasson; Sullivan & Knutson, 2000)
- Il y a souvent coexistence de violence domestique et violence sexuelle (Goddard & Bedi, 2009)
- Selon le rapport de l'UNICEF "Cachée sous nos yeux: Une analyse statistique de la violence envers les enfants" publié le 4 Septembre 2014, 7 adolescentes sur 10 de 15 - 19 ans ayant déjà été victimes de violences physiques et / ou sexuelles, n’ont pas dénoncé l’abus.
Il importe d'informer les enfants des risques, des violences sexuelles commises par des adultes ou des mineurs. Pour en parler aux enfants. Cf. Rubrique: Comment en parler aux enfants.
Pour aller plus loin :
- Rapport de l’Unicef France et de l’Association Mémoire Traumatique et Victimologie. Mars 2015.
- Synthèse
- Rapport complet - Article de Dre Muriel Salmona. Psychiatre. Psychotraumatologue. Avril 2014.
Il est urgent de sortir du déni face à la pédocriminalité sexuelle. - Expansion des exploitations sexuelles des enfants sur le web. Mars 2014.