Pedostop

Témoignage sur notre page Facebook. 23 mai 2012.

Le témoignage du père d'une petite fille abusée... par son propre grand-père.

Ce 1er janvier 2012 nous récupérons nos enfants chez leurs grands-parents paternels. Nous avons reçu ce matin au réveil un appel au secours de notre fille que nous n’avons pas su comprendre. Nous avons dormi chez un ami après le réveillon. Le matin, notre fille nous téléphona et nous parla d’une façon plutôt émotionnée pour nous dire :« Pourquoi tardez-vous, je n’ai pas dormi de toute la nuit et mon frère a une crise d’asthme».
Nous parlons donc à la grand-mère de nos enfants qui nous répond que elle exagère, qu’elle a très bien dormi et que son frère a l’air de faire de la forte fièvre. Nous réprimandons notre fille de « faire l’enfant gâtée » mais nous rentrons immédiatement pour les récupérer.
Arrivés chez les grands-parents nous ne prêtons pas attention aux signes qui nous serons évidant par la suite…
Sur le chemin de retour, nous serons frappés par la façon de se tenir de notre fille, essayant en vain de dormir, complètement recroquevillée sur elle-même. C’est une fois arrivés chez nous que fille raconta en urgence sa soirée chez ses grands parents. Elle tremblait de tout son corps et nous dit qu’elle n’irait plus jamais chez son papi
« Mon papi était bizarre hier !
- Ah bon et comment ? » (sachant que le papi a tendance à être en état ébriété régulièrement)
- Il a attrapé mes mains et les a tournés comme ça » (Et nous mime un rapport de force avec les mains)
Mon épouse et moi se regardons et pensons à la même chose :- SURTOUT PAS CA …. MON DIEU !!!!!!!
Et puis « il m’a embrassée partout dans le cou …….. »
« Ah bon,et comment t’a-t-il embrassée ?
« Comme ça »
Les mimes suffiront pour nous faire comprendre que les bisous étaient baveux et pas normals. Nous sommes immédiatement convaincus que le Papi …. Mon père, a été plus loin qu’un câlin de grand–père à sa petite-fille.
« Et mamie …elle n’était pas là ? ». « Non elle était partie déposer sa sœur chez elle, Papi m’a mis sur ses genoux et a fait comme ça avec mes mains et m’a embrassée … » L’enfant explique à nouveau et démontre le combat qu’il y a eu au niveau des mains.
« Et pourquoi a-t-il attrapé forts tes mains ?…..A-t-il touché ton secret ou t’a-t-il fait touché son secret ? »
Mon épouse éclate alors en sanglots et prend ma fille dans ses bras.
« Pourquoi tu pleures maman ? »
« Je suis triste de n’avoir pas été là pour te protéger. »
« Ce n’est pas de ta faute maman, c’est lui qui m’a fait du mal »
Je dis à ma fille :-« Nous croyons à ton histoire, ce que ton papi a fait n’est pas bien. C’est pour cela que maman et papa sont tristes. Papi est malade est doit ce faire soigner. Papa et Maman ne savent pas ce qu’il faut faire et donc vont téléphoner à des messieurs ou dames pour avoir leur avis. Ce soir maman et papa vont décider de ce qu’ils feront et ensuite on va te dire. Par contre ce qu’on peut te dire tout de suite c’est que tant que Papi ne se fait pas soigné nous n’irons plus là-bas, il ne viendra plus chez nous et n’aura pas le droit de nous parler. Es-tu d’accord ? » « Oui papa, je ne veux plus aller chez papi, j’ai trop peur. Ce n’est plus mon papi , il ne me reste qu’un papi…..Je veux oublier, tourner cette page. »
« Nous allons t’aider ma fille, cependant il faut savoir que certaines personnes ne vont pas te croire. Ils diront de vilaines choses sur toi, sur papa et maman. Ces gens seront peut être des gens que tu aimes, ta mamie, tes tantes, tes cousins/cousines, tes copines….. Tu dois toujours savoir que NOUS, tes parents nous te croyons. »
« D’accord papa. Mais il ne faut pas que pleure maman, je suis trop triste. »
Ce 1er janvier sa confession s’arrêtera là. Elle a peut-être été bloquée de nous voir effondrés devant-elle.

L’Aveu
Nous décidons après avoir pris conseil de la démarche à suivre :
1. D’appeler mon père pour avoir sa version
2. De nous renseigner sur qui serait le meilleur professionnel pour rencontrer notre fille.
La première conversation téléphonique avec mon père (en état d’ébriété hélas) me tiens des propos violents à l’encontre de ma fille et nie sa version des faits. Je reste très calme, et lui dis que son état actuel ne lui permet pas de comprendre ce que je lui dis et que je lui téléphonerai le lendemain.
Ce que je fis. Il me dit durant cette conversation :-« je m’excuse je ne sais pas ce qui ma pris. Elle était tellement câline ce soir de réveillons que je l’ai serrée fort dans mes bras. Peut être que j’ai fait un peu trop. »
« ‘Ce un peu trop ‘ s’appelle de la pédophilie. C’est condamnable par la loi. Tu comprendras que tu ne peux avoir aucun contacte avec mes enfants et mon épouse. Je ferais examine ma fille et si tu as été encore plus loin que des bizous je me réserverai le droit de référer le cas aux autorités compétente. Maintenant le diras-tu à ta femme et à tes filles ou voudrais- tu que je le fasse à ta place ? »
« Non je le ferais moi-même. »me dit-il.
Une semaine plus tard je vais rencontrer mes parents. Mon père est en pleure et confesse en présence de ma mère qu’il a dépassé les limites. Il prend l’engagement de se faire soigner et de contrôle sa consommation d’alcool.
Le suivi de notre fille et la deuxième confession
Apres être suivi par une première psychologue, et ensuite une autre avec qui notre fille se sent plus à l’aise et en confiance. Elle nous informe qu’elle n’a pas tout dit. « Mon Papi a, ce soir là, aussi touché mon secret et m’a fait toucher son secret… »
Mon épouse et moi sommes effondrés. Nous nous sommes fait à l’idée que l’attouchement subit par notre fille s’était limité à des bizous….. Mais pas plus ! Peut-être pour minimiser notre douleur ? C’était plus facile à digérer je pense … moins grave. Mais cette révélation remet beaucoup de choses en questions, en doute, cela nous interroge sur :
1. Quels vont être les séquelles sur notre enfant ?nos enfants ?
2. Est-ce que sa vie est gâchée ?
3. Comment va-t-elle s’en sortir ?
4. Est-ce vraiment la première fois ?
5. Est-ce que dans mon enfance j’aurais été victime ?
6. Est-ce que j’aurais été témoin d’acte similaire de mon père envers mes sœurs ?
7. Est-ce ma mère est au courant mais n’a jamais révèle cette face de mon père ?

J’analyse mes comportements, il faut comprendre, se souvenir , trouver une logique à cette histoire. Ce qui nous arrive nous dépasse. C’est trop surréaliste. Mais comprendre quoi ? Se souvenir de quoi ? Trouver quelle logique ? Ces questions qui se bousculent et restent sans réponse, s’ajoute au bouleversement émotionnel que nous vivons au plus profond de nous même.
Je peux le décrire en deux mots : DOULOUREUX et DUR.
La Douleur de constater que ma fille de 8 ans ait besoin de gérer un tel traumatisme et deuxièmement de savoir que c’est mon propre père qui en est la cause.
Dur d’assumer la responsabilité de ma décision de couper les ponts avec ma famille. Il faut faire face aux critiques et attaques d’être celui par qui le malheur arrive, le briseur de famille, le briseur d’un semblant d’équilibre.
C’est dur d’être celui qui accuse et maintenant qu’on veut faire passer pour le bourreau, le sans cœur.
C’est dur d’être celui qui vient remuer ce que tout le monde ne veut pas voir.
C’est dur de voir ceux qui arrivent tout doucement mais surement pour semer le doute . « Comment es-tu sûr que ta fille dit la vérité ? Elle n’a que 8 ans !!!! Elle fabule !!!! Je reste ferme et catégorique, je fais confiance au dire de ma fille. Un point c’est tout.
C’est d’affronter les remarques tel que :-« C’est ton père tout de même !! …. Tu n’as pas le droit de le renier !! »

L’agressivité et le Déni
Après avoir digéré pendant 3 ou 4 jours, Il nous fallait tirer au clair avec mes parents et aussi mettre mes sœurs au courant des nouvelles révélations de ma fille.
J’ai alors été confronté à un déni de la part de mes parents
D’une part mon père niait la conversation eut plutôt en janvier, ou il considérait que son « câlin » était normal d’un grand-père avec sa petite-fille qui le remerciait de la bonne soirée passée ensemble.
D’autre part ma mère qui étant sourde, malgré le fait d’être présente lors de notre réunion en janvier, avoua n’avoir rien entendu de la confession de son époux.
Et enfin, mes sœurs nous reprochant d’accuser un innocent. Pourtant elles croient dans le récit de ma fille, mais le bourreau n’est pas mon père mais cela doit forcement être quelqu’un d’autre… peut-être moi-même ou un membre de ma belle famille. Mais pour elles c’est certain que ce n’est pas notre père. Ce déni, ou délire, va plus loin car il se pourrait aussi que se soit le projet de mon épouse depuis bientôt 10 ans de vouloir briser sa belle-famille. Il n’y a pas de doute, c’est mon épouse qui est a l’origine de tout cet mascarade.
La philosophie
Nous croyons que ce n’est pas dans l’apitoiement ou dans l’auto-flagellation ou-même la victimisation que se trouve notre solution.
Notre solution est de voir le positif qu’une telle tragédie peut apporter.
Notre solution se trouve dans la gestion et le contrôle de nos émotions.
Notre solution est de prévenir les autres, de briser la glace, et stopper le cycle infernal.
Notre solution c’est nos actions et devoirs :
Les Actions
Nous avons réagit dès la première confession de notre enfant et agit ainsi :
1. Nous l’avons immédiatement cru.
2. Lui avons affirmé notre confiance en elle.
3. Avons Immédiatement coupé tout lien avec mon père
4. Avons décidé avec l’accord de notre fille qu’il fallait en parler autour de nous.
5. Se faire suivre et conseiller par des professionnels
6. A la dernière confession de notre fille, nous avons pris toute la responsabilité de couper toute relation avec ma famille entière. Ils mettent en doute les dirent de ma fille.

Notre Devoir
Nous pensons et sommes convaincu que notre devoir est celui de :
1. Protéger nos enfants
2. Leur faire confiance.
3. Etre à leur écoute et celle des autres
4. Faire part de notre expérience afin de prévenir, conscientiser les gens de ce fléau.
5. Aider ceux dans le besoin de faire face à cette dure réalité.

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