Pedostop

Témoignage sur notre page Facebook. 20 juillet 2012.

La mère d'une petite victime nous livre son ressenti sur la réaction de son environnement. Préférer le déni à la vérité de la parole de l'enfant...

Après mûre réflexion, je viens témoignager en tant que mère dont la fillette de 8 ans a été abusée par son grand-père. Depuis cette révélation notre vie a basculé et ne sera plus jamais la même, chaque jour qui passe me rappèle cette dure réalité.
J’étais je peux le dire à 100% heureuse avant ce drame… Née sous une bonne étoile, de parents qui ont su m’aimer, me respecter; et pour qui j’ai aussi toujours eu beaucoup d’amour et de respect. Je me marie ensuite avec un homme que je trouve exceptionnel qui sait me donner autant d’amour que j’en ai eu auparavant.
Nous vivons mon époux et moi beaucoup pour nos enfants. Ils sont les plus beaux cadeaux qui me soient donnés, ainsi que mon mari. Je me trouve une privilégiée de la vie… jusqu’à ce fameux matin.
Comment ce drame a bien pu survenir, on ne peut l’expliquer. Comment n’avoir pas vu ces signes, que je saurais tout de suite reconnaître aujourd’hui…mais à quoi bon savoir les reconnaître maintenant que mon enfant a été victime? Pourquoi ce drame a frappé à notre porte où tout avait été paisible, beau et simple? Ce que je ne peux décrire c’est cette douleur qui est toujours au fond de mon coeur depuis ce matin fatidique où plus jamais les choses ne seront comme avant. On se retrouve à gerer ses propres émotions ainsi que pour ceux que nous aimons le plus, comme ma fille victime mais aussi ses frères et mon époux.
Je me surprend dès fois à rêver que toute cette histoire ne soit qu’un cauchemar ou alors que j’ai le pouvoir de tout gommer,.. comme ce serait un monde fantastique! Ma force quand je retombe dans cette sale vérite sont :-mon mari,fort comme un roc, ma fille, solide dans sa conviction de la vérité et la joie quotidienne qu’ils me proccurent tous, par les petits bonheurs simples d’être ensemble.
Tout ces êtres que j’aime me rappèlent qu’on doit avancer bien que les embûches ne s’arrêtent pas à cette horrible soirée. Le pire reste le déni de celui qui a commis ces gestes infâmes, de ceux qui l’entourent, ceux qui préfèrent mettre en doute mon enfant de 8 ans. La triste réalité est que pour cacher la vérité dérangeante il soit plus arrangeant de croire en un adulte alcolique et pervers par dessus tout
Mon coeur de mère saigne, d’entendre tout ces mensonges par peur de vérités. Que le mal viendrait plutôt de mon époux , ou même de moi la mère, juste pour protéger le coupable. A croire qu’on avait pas eu assez mal, qu’il fallait en rajouter ... A croire que mon enfant n’avait pas assez souffert pour lui infliger encore le doute de sa parole. Quel est ce monde dans lequel nous évoluons? Un monde qui l’a forcée à murir avant son temps. J’ai toujours voulu que mes enfants évoluent dans un monde beau et sécurisant, et voilà où nous en sommes. Il y a quelques jours ma fille me disait “Maman tu pleures?” (depuis sa crainte est de me voir souffrir) Et je sais après avoir consulté plusieurs psychologues que je dois refouler mes larmes devant mes enfants pour les aider à avancer, donc je lui répond ”Mais non ma chérie, je te promets je ne pleure pas. Tu sais maman est forte, forte comme toi tu es forte”. Elle posa sa tête sur ma poitrine et me répondit:”Maman, j’entends que tu pleures à l’intérieur de toi.”
Voilà pourquoi je dois continuer à être forte, pour nous reconstruire ma famille et moi. Pourquoi raconter toute cette souffrance? C’est pour nous tous qui vivons dans une société sans vraiment faire attention aux autres Quand on me rapporte ce qui se dit sur notre histoire ou celle d’autres victimes, j’ai honte d’une société qui banalise certains drames pour en faire des “gossip” … quelle tristesse! Se croire capable de mettre en doute la parole de victimes. Sur quel critère? Qu’un enfant de 8 ans ne peut que fabuler. A tous ceux qui doutent de la parole d’un enfant, sont-ils dignes d’être parents? Car ces mêmes personnes si cela arrivait à leur enfant, je voudrais bien savoir s’ils metteraient en doute une seule seconde la parole de leur enfant en pleurs, traumatisé de ce qu’il aurait vécu quelques heures auparavant?
Formons une société qui veuille construire au lieu de vouloir détruire, car la souffrance de ces victimes me parrait assez lourde à porter pour en rajouter.
Je lis souvent les commentaires sur Pédostop, et dans la majeure des cas, merci à tous, vous nous avez aidé, mon mari et moi à avancer par vos encouragements, votre récomfort, votre solidarité. Comme vous nous avez aidé à avancer en nous donnant cette force qui des fois nous manquait.
Merci à vous tous, et un grand merci à Pédostop afin de nous donner cette possibilité de soulager notre peine en la partageant et de nous donner les outils pour pouvoir avancer.

Registrar of Associations : 13114 - NGO-CSR : N/1595