Pedostop

Témoignage sur notre page Facebook. 26 juillet 2012.

"Je suis heureuse de voir une Ile Maurice qui se réveille & commence enfin à parler ! Sincère respect à ces femmes meurtries à jamais qui ont trouvé la force de sortir du silence.

Je n’en ai pas le cran mais surtout, n’en déplaise à certains qui ne peuvent comprendre !, plus l’envie.

J’ai moi aussi été victime d’un beau-père de « bonne » famille, très présent matériellement parlant, pour moi. Mais pas que… et c’est ce « pas que » qui vous fait détester l’être.

Quoi qu’il ait pu m’offrir, une mobylette, des enveloppes bien garnies pour mes anniversaires ou Noël, des vacances de rêve, journées à l’hôtel, bouffes au resto… il m’a volé mon enfance avec ses attouchements. Et ça, je ne le lui pardonnerai jamais !

« Le vilain petit canard » devait se taire, parce que menacée d’être internée, d’être fouettée, punie …

Une mère qui, visiblement, n’a rien vu venir & à qui, surtout, on n’a jamais rien dit parce que la souffrance est déjà assez grande pour une seule personne qu’il est inutile de la partager.

Ne rien dire à son père surtout, de peur qu’il finisse derrière les barreaux d’une prison après avoir tué l’assassin.

Il faut alors « oublier » pour survivre. Mise au placard volontaire de ce qu’on s’arrangera à prendre pour des cauchemars. Non, ça n’a pas pu nous arriver à nous, pas nous…
« Le vilain petit canard » continuera donc son enfance perturbée, une adolescence plus que chaotique, une vie d’adulte qui vacille… en acceptant la médisance de ceux pour qui il est plus simple de juger que d’essayer de comprendre.

On avance tant bien que mal dans la vie et arrive le jour où, épanouie, une grossesse s’annonce avec l’envie furieuse de donner la vie. Bonheur !

Et là, des flashs qui vous font basculer et prendre conscience de tout ce que votre inconscient a mis de côté pour vous protéger pendant presque 30 ans… Vous comprenez enfin, que non, ce n‘est pas vous la fautive, la coupable. Vous êtes la victime. Et vous ne devez plus avoir honte de cette vie de dérive, c’est cet homme qui l’a fait dériver.

Le cheminement est alors long pour s’accepter à nouveau, se pardonner.

Cette révélation m’a aidée à prendre conscience de mes vraies valeurs, et j’ai su à partir de ce moment, que j’étais plus forte que ce malade mental et qu’il n’aurait plus jamais aucun pouvoir sur moi ! Il ne sait pas que je sais (mais mon silence à son égard est peut-être suffisamment éloquent), je sais par contre que son fils le sait de là où il est. Quelle revanche !

Pourquoi ne pas le dénoncer alors ? Tout simplement parce qu’il y a prescription après tant d’années... que je ne souhaite pas faire souffrir mes parents, ma famille, la sienne... que j’ai repris les rênes de ma vie, suis guérie...

Mais surtout, je le sais condamné, lui, sur un lit, et qu’il ne pourra rien faire à un autre enfant ! Je sais qu’il meurt à petit feu et j’attends l’annonce de sa mort tous les jours.

Dénoncer son nom sur la place publique ou devant un tribunal n'effacera pas mes années de souffrance.
Aujourd'hui, je marche la tête haute et ai retrouvé la paix en moi.

C’est mon choix et j’exige aujourd’hui qu’on le respecte.

Les pédophiles sont des assassins et il faut les traquer tant qu’ils peuvent encore bouger et faire en sorte qu’ils passent le restant de leur vie à souffrir.

Aux donneurs de leçon, je ne demanderais donc aujourd’hui qu’une seule chose: si par malheur, vous croisez un enfant au comportement perturbé, communiquez et essayez de savoir ce qui se passe, pourquoi il agit mal, faites le voir par un psychologue, alertez ! mais ne jugez pas.

Aux autres victimes, je vous embrasse et vous souhaite d’affronter ces démons avec courage et détermination ! N'ayez aucune honte de vous, la force est en vous, allez la chercher et croquez la vie à pleines dents. Vous le méritez plus que quiconque."

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